Les anciennes du GNLI prennent la parole – Quatrième partie

GNLI
25 Avril 2019
COVER
« Il s’agit d’améliorer les compétences des infirmières en matière de politiques et de formulation des politiques »

 

Par Colin Parish
Rédacteur/éditeur au CII

 

Apsara Pandey est professeure adjointe au département des soins infirmiers pédiatriques du Maharajgunj Nursing Campus de l’Université Tribhuwan, à Katmandou, le premier campus de soins infirmiers au Népal.

Elle a suivi le programme du Global Nursing Leadership Institute (GNLI)™ du CII en 2018. Le GNLI est un programme de leadership stratégique, qui prépare des infirmières très expérimentées dans le monde à mener des politiques qui améliorent la santé des personnes, les soins de santé et font avancer la profession infirmière.

Mme Pandey est infirmière depuis plus de 20 ans, exerçant dans les domaines clinique, administratif, de recherche et pédagogique. Elle est diplômée en sciences infirmières et en gestion et titulaire d’un master en sciences infirmières pédiatriques et d’un master en sociologie / anthropologie.

Elle est Présidente adjointe de la Nursing Association of Nepal (NAN) et Présidente fondatrice de la Paediatric Nurses Association of Nepal (PNAN).

Mme Pandey remercie le CII et le Burdett Trust for Nursing de lui avoir accordé une bourse intégrale afin de pouvoir suivre le programme, car il est très difficile pour les infirmières des pays à revenu faible ou intermédiaire d’étudier en Europe.

« J’ai postulé au programme du GNLI pour améliorer mes compétences en matière de politiques et de formulation des politiques, mais aussi pour être plus efficace en vue d’apporter les changements politiques nécessaires à l’amélioration de la santé et du bien-être de la population au Népal. »

« En tant que Présidente adjointe de la Nursing Association of Nepal, qui représente nos 85 000 infirmières, j’ai participé à l’élaboration de politiques à de nombreuses reprises. »

« Ce programme s’est révélé être une grande expérience pour moi. Les différentes méthodologies utilisées à chaque séance en ont fait un exercice intéressant et facile à suivre – même si l’anglais n’est pas ma langue maternelle – et les facilitateurs étaient très impressionnants. »

Elle a relaté que l’une des séances, où il s’agissait d’un jeu de rôle simulant une réunion avec des ministres, a été particulièrement utile pour appréhender la façon de convaincre les décideurs et les politiques.

Depuis qu’elle a suivi le programme du GNLI, Mme Pandey a été impliquée dans un certain nombre d’initiatives importantes concernant les soins infirmiers. Elle a participé au lancement de la campagne Nursing Now au Népal, qui vise à mieux faire connaître les soins infirmiers modernes et à encourager les jeunes, en particulier, à intégrer la profession.

Elle dirige toujours le projet de soins infirmiers épidémiologiques EpiNurse au Népal. Les infirmières EpiNurse sont formées pour évaluer les conditions de vie des collectivités et leurs besoins en matière de santé à la suite de situations d’urgence et de catastrophes extrêmes, comme le tremblement de terre au Népal en 2015. Mme Pandey peaufine et valide le contenu d’un manuel de formation EpiNurse.

À ce jour, 140 infirmières EpiNurse ont suivi la formation de trois jours et exercent désormais dans leurs collectivités locales. Les données qu’elles recueillent aident à cerner le risque potentiel de maladies transmissibles et d’autres risques relatifs aux catastrophes. Ces données seront partagées avec d’autres professionnels de la santé et le Ministère de la santé, pour contribuer à élaborer des modèles appuyant les décisions relatives à la gestion du risque sanitaire à la suite d’une catastrophe.

Mme Pandey, a déclaré : « Le rôle des infirmières EpiNurse pourrait être déterminant en vue de prévenir des menaces pour la santé et, au final, pour atténuer le risque de catastrophe. »

Elle a également participé à la nomination d’infirmières scolaires, une nouveauté au Népal. Dans le cadre d’un projet pilote réussi, 20 infirmières ont été affectées à des écoles, dans 13 districts.

Les infirmières népalaises ont fait la grève pour montrer à quel point elles étaient déterminées à soutenir la mise en œuvre du projet d’infirmières scolaires et pour protester contre le fait qu’elles brillaient par leur absence au sein du Ministère de la santé.

« Après une longue période de tumulte, de pression et de lutte, nous disposons désormais d’une division des soins infirmiers et de la sécurité sociale au sein du Ministère de la santé et le Gouvernement népalais a intégré le programme des infirmières scolaires dans sa politique de santé. Ce projet fonctionne très bien et les nouvelles infirmières scolaires sont tout à fait heureuses et satisfaites : elles travaillent dur pour que cela fonctionne. »

Mme Pandey est fière d’avoir suivi le programme du GNLI et encourage d’autres infirmières confirmées à faire de même.

« Je suis très fière d’avoir suivi le programme du GNLI. J’ai adoré me rendre au bureau du CII à Genève et au siège de l’Organisation mondiale de la Santé et j’ai également été époustouflée par le repas organisé pour établir des contacts. »

« J’ai appris beaucoup de choses. Je sais mieux appréhender la façon d’aiguillonner les politiques, en particulier l’importance d’avoir un message clair qui plaise aux décideurs et au public et je comprends mieux l’importance de collaborer avec les partie prenantes de la profession infirmière, mais aussi au-delà de la profession. »

« J’ai parlé à bon nombre de mes collègues du GNLI. Lorsque j’étais à Genève, j’ai réalisé qu’il était important d’impliquer notre infirmière en chef et le Président de la NAN. Le résultat, c’est que l’infirmière en chef au Népal a posé sa candidature pour le GNLI et suivra le programme en 2019. »

Elle formule le souhait qu’un jour les infirmières népalaises pourront bénéficier du programme Diriger le changement (DLC)™ du CII.

En effet, on voit bien que l’impulsion donnée par le CII peut donner des résultats probants : une ancienne élève népalaise du programme 2014 du GNLI, Mme Pramila Dewan, est récemment devenue la première infirmière nommée registraire de l’Académie nationale des sciences de la santé, une université de médecine.

Mme Pandey a révélé qu’elle sait que le programme lui sera utile dans sa carrière et aspire désormais à obtenir une promotion, peut-être aux fonctions de directrice du campus ou de doyenne de l’école d’infirmières, voire registraire d’université.

« Cette expérience s’est révélée très importante et précieuse pour moi », a-t-elle conclu.

 


Ecouter Apsara Pandey: