Dans une lettre poignante adressée au secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, le nouveau président élu du Conseil International des Infirmières (CII), le Dr José Luis Cobos Serrano, réitère l'appel du CII à une action immédiate pour mettre fin aux attaques dévastatrices contre les soins de santé dans les zones de conflit et pour donner aux populations accès à la nourriture, aux soins de santé et aux besoins humanitaires de base. Cette lettre fait suite à de nouveaux rapports faisant état d'attaques contre des établissements de santé, notamment l'hôpital Nasser à Gaza et des centres médicaux en Ukraine, ainsi qu'à la récente déclaration de famine à Gaza, où 320 000 enfants sont en danger de mort immédiat.
Le CII n'a cessé de plaider en faveur de la protection des professionnels de la santé et des civils dans les conflits, notamment par le biais de sa campagne #NursesforPeace, de son fonds humanitaire et de son partenariat avec Direct Relief, et a lancé des appels répétés en faveur d'une aide humanitaire gratuite et de la responsabilisation des auteurs d'attaques. Lors du récent Congrès du CII à Helsinki, l'organe décisionnel du CII a adopté une résolution d'urgence condamnant fermement les attaques continues et croissantes contre les soins de santé, appelant toutes les parties à respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire (DIH) qui impose la protection du personnel de santé, des patients et des établissements, et exhortant la communauté internationale à faire respecter la responsabilité en cas de violations.
Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation, l'ancienne présidente du CII, la Dre Pamela Cipriano, a écrit au secrétaire général Guterres en juillet 2024, l'exhortant à prendre des mesures pour mettre fin aux attaques croissantes contre les services de santé et remédier à la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Cette nouvelle lettre exprime l'inquiétude du CII face à l'escalade de la violence contre les services de santé au cours de l'année écoulée, alors que les conditions humanitaires se sont considérablement détériorées.
Le Dr Cobos Serrano a écrit au secrétaire général Guterres :
« Ces attaques systématiques contre les services de santé et les civils, qui sont illégales au regard du droit international humanitaire, ne peuvent pas continuer. Le CII est gravement préoccupée par le fait que les attaques illégales contre les services de santé semblent être devenues normales et légitimes dans les conflits armés, et nous réitérons notre appel à la communauté internationale pour qu'elle prenne des mesures urgentes afin de mettre fin à l'impunité et de faire respecter le droit international humanitaire.
Comme le souligne la lettre, les attaques contre les structures de santé mettent non seulement en danger la vie et la sécurité des travailleurs de la santé, mais privent également des populations entières de soins. Bien que les infirmières et les infirmiers continuent courageusement à apporter espoir et soins dans les conflits, ils et elles sont confrontés à des risques inacceptables pour leur vie et à un énorme fardeau psychologique. Le Dr Cobos Serrano a décrit les témoignages fournis au CII par les associations nationales d'infirmières (ANI) dans les zones de guerre, notamment les récits de « l'impact horrible de ces attaques continues » et « le traumatisme profond causé par le traitement des victimes d'attaques et de famine, souvent des femmes, des enfants et des personnes âgées ».
La lettre du CII arrive à un moment critique, alors que l'ONU s'apprête à célébrer son 80e anniversaire et la journée internationale de la paix à l'assemblée générale des Nations Unies (AGNU), tout en faisant face à cette crise humanitaire mondiale qui s'aggrave. Le CII sera présent à l'AGNU, où il fera entendre la voix du personnel infirmier dans le cadre d'un large éventail de discussions importantes, notamment sur les maladies non transmissibles (MNT), la santé mentale et l'action humanitaire, et organisera un événement parallèle destiné aux infirmières et infirmiers chefs de file afin de discuter de questions cruciales. Le Dr Cobos Serrano a déclaré au secrétaire général Guterres que « le CII est prêt à travailler avec l'ONU pour défendre les droits humains et protéger le droit à la santé dans le monde entier ».