Journée internationale des infirmières: Étude de cas de la semaine

JII
23 Juin 2020
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Infirmières praticiennes et soins aux réfugiés, Nouvelle-Zélande

Contribution : Marie-Lyne Bournival

Pour marquer la Journée mondiale des réfugiés, célébrée le 20 juin, nous vous présentons, dans le cadre de notre série d'études de cas relative à la Journée internationale des infirmières, un exemple du rôle joué par des infirmières praticiennes dans les soins aux réfugiés et dans l'aide humanitaire.

Les secours humanitaires, que ce soit dans un contexte de réfugiés ou d'aide, sont généralement soutenus par des infirmières diplômées, des médecins et d'autres organisations de santé. Cela signifie que la majorité des principales organisations non gouvernementales (ONG) sont donc relativement bien pourvues en ressources et services infirmiers. Toutefois, seules quelques rares ONG acceptent l’appui de leurs opérations humanitaires d’infirmières praticiennes travaillant dans leur domaine spécifique de compétence, la plupart devront travailler dans un rôle d'infirmière senior. Aujourd'hui, alors que nous devons répondre à une demande croissante induite par les crises humanitaires à l'échelle mondiale, de petites ONG commencent à proposer aux infirmières praticiennes de nouvelles possibilités d'offrir leurs services dans le cadre de leur champ d'activité.

Le 22 février 2011, la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande a été frappée par un tremblement de terre destructeur de magnitude 6,2. Marie-Lyne Bournival, une infirmière praticienne canadienne qui travaillait dans le domaine des soins de santé primaires à Christchurch et qui avait suivi une formation aux interventions en cas d’urgence médicale (Primary Response in Medical Emergencies) a été contactée par le ministère de la santé néo-zélandais pour faire partie de l'équipe d'intervention en soins de santé primaires.

Dans le cadre de la réaction au tremblement de terre, Mme Bournival a mis en place un quartier d'isolement après l’apparition d’une épidémie de diarrhée et de vomissements dans l'un des cinq centres d'aide sociale. Elle a ensuite été sélectionnée pour être formée par l'équipe d'assistance médicale néo-zélandaise.

Cette expérience, de même que ses antécédents en tant qu’infirmière praticienne, lui ont permis de soutenir de petites ONG en tant que bénévole. Chaque année, Mme Bournival a fait son sac à dos, pris son stéthoscope et s’est rendue là où les besoins sont les plus pressants dans le monde, notamment dans les îles du Pacifique, dans les camps de réfugiés Rohingya au Bangladesh et dans les camps de réfugiés du Moyen-Orient en Grèce. Les petites ONG l’on accueillie à bras ouverts. Elle a pu collaborer avec elles dans toute l'étendue de son champ d'action en tant qu’infirmière praticienne.

En tant qu’infirmière praticienne travaillant avec ces ONG dans le domaine des soins de santé primaires, Mme Bournival dirige des cliniques et voit des personnes de tous âges présentant un large éventail de problèmes de santé. Les troubles de stress post-traumatique et autres problèmes de santé mentale résultant de traumatismes intenses et de déplacements font partie des cas qu’elle traite au quotidien. Ces cas complexes sont difficiles à traiter et les solutions sont généralement rares et il est pratiquement impossible de distinguer les questions politiques et sociales des aspects sanitaires.

Dans la plupart des cas, les traitements et les services sont limités et les équipes de première ligne doivent faire preuve de créativité pour offrir les meilleurs soins possibles afin de garantir des résultats positifs. Les réfugiés qui vivent en dehors des camps sont très vite privés de leurs droits et désespérés de satisfaire leurs besoins fondamentaux, car le sans-abrisme, la consommation de drogues par voie intraveineuse, la prostitution et la violence sont monnaie courante, surtout dans les zones urbaines.

L'un des nombreux défis dans la prise en charge des réfugiés consiste à assurer la continuité des soins, les bénévoles ne collaborant avec les ONG que pendant de courtes périodes. Néanmoins, les infirmières praticiennes peuvent être une ressource inestimable et apporter une expertise irremplaçable pour répondre aux besoins immédiats non satisfaits des populations réfugiées dans le monde entier.

Marie-Lyne Bournival est la secrétaire du groupe directeur du Réseau des infirmières praticiennes et de pratique avancée (NP/APN) du CII, ainsi que la personne de liaison pour son sous-groupe de communication. Elle fait également partie du comité exécutif de Nurse Practitioners New Zealand et du groupe d'évaluation des infirmières praticiennes du Nursing Council of New Zealand.

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