Webinaire du CII de l’Amérique latine – 14 juin 2022

24 Juin 2022
WS 18

Le Conseil International des Infirmières (CII) a organisé un webinaire le 14 juin 2022, pour débattre des soins infirmiers en Amérique latine.

Le webinaire, présidé par Howard Catton, le Directeur général du CII, a vu intervenir Pamela Cipriano, la Présidente du CII, M. Catton, Nora Eloisa Barahona de Peñate et José Luis Cobos Serrano, membres du Conseil d’administration du CII, Silvia Cassiani, la Conseillère régionale de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) pour les soins infirmiers, des présidents de 15 associations nationales d’infirmières d’Amérique latine et Erica Burton, la Conseillère principale du CII en politiques des soins infirmiers et de santé.

Le Dr Cipriano a ouvert le webinaire en soulignant à quel point il est important pour le CII d’entendre évoquer les travaux des ANI et la situation sur le terrain dans chaque pays, afin de mieux comprendre et appuyer les activités des ANI. Elle a abordé la campagne #nursesforpeace (Les infirmières pour la paix) et remercié les infirmières à titre individuel et les ANI pour leurs généreux dons au Fonds humanitaire du CII.

Elle a indiqué que le mois de mai a été très chargé pour les infirmières, partout dans le monde : « C’est le point d’orgue pour de nombreuses organisations universitaires, avec la remise des diplômes. C’est aussi une période de planification des réunions au sein de nos associations, où l’on cherche à mettre en œuvre des moyens de rétablir les effectifs, d’assurer leur bien-être et leur protection, et de planifier l’avenir pour que voit le jour un nouveau statut à la suite des effets de la pandémie. Je suis très heureuse qu’un si grand nombre de nos membres d’Amérique latine puissent se joindre à nous pour en parler aujourd’hui. Cela nous aidera à rester aussi pertinents que possible et à nous tenir au courant de toutes les activités et des sujets de préoccupation. »

Nora Eloisa Barahona de Peñate, membre du Conseil d’administration du CII et ancienne Présidente de l’Asociación Nacional de Enfermeras de El Salvador (Association salvadorienne des infirmières), a souligné l’importance de la réunion afin de réunir les infirmières d’Amérique latine et d’échanger sur les problèmes auxquels elles font face. Elle a déclaré qu’en El Salvador, la pénurie d’infirmières est la principale priorité de l’ANI et qu’augmenter le nombre d’infirmières importe pour toute de la région.

Howard Catton a donné un aperçu des activités du CII ces dernières semaines, en particulier le lancement de la Journée internationale des infirmières – qui a été très favorablement accueillie et a eu une portée extrêmement large sur les réseaux sociaux, et les réunions de la Triade CII / Organisation mondiale de la Santé (OMS) / Confédération internationale des sages-femmes. Il a également mis en avant la campagne #nursesforpeace pour les infirmières en Ukraine et le projet Caring with Courage (Soigner avec vaillance) que le CII a entrepris avec la BBC, à savoir la création de courts métrages de grande qualité sur les soins infirmiers du monde entier.

Le Dr Cipriano a évoqué les réunions de la Triade et expliqué qu’elles sont l’occasion pour les infirmières de rencontrer du personnel de l’OMS et de discuter des moyens de renforcer la profession. Les réunions ont rassemblé 650 délégués de 165 pays, et l’objectif était de veiller à ce que les travaux des trois organisations suivent la ligne des Orientations stratégiques mondiales pour les soins infirmiers et obstétricaux et que l’accent soit mis sur l’emploi, la formation, le leadership et la pratique des soins infirmiers, le CII y ajoutant la préservation et la protection des infirmières, ainsi que leur santé mentale et leur bien-être.

Le Dr Cipriano a déclaré : « Les nombreux effets de la pandémie ont perturbé les services de santé. Les infirmières sont tombées malade, ont été débordées de travail, ont subi un gros stress et se sont vues dans l’incapacité de dispenser des services. Nous savons que nous devons soutenir les personnels infirmiers pour maintenir les services essentiels. Il nous faut de nouveaux investissements afin de disposer de suffisamment de personnel, de bonnes conditions de travail, de perspectives professionnelles et de perfectionnement professionnel et d’une rémunération juste. Nous appelons à des investissements dans le personnel infirmier : nous devons investir dans les soins infirmiers si nous souhaitons des soins de santé universels, réduire les décès évitables, faire face à une autre pandémie et nous relever des effets de la pandémie actuelle. »

Erica Burton, la Conseillère principale du CII en politiques des soins infirmiers et de santé, a évoqué la délégation de 70 personnes du CII à l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS), qui s’est également tenue en mai en mode virtuel. Les relations officielles du CII avec l’OMS lui permettent de contribuer à l’ordre du jour de l’AMS. Mme Burton a déclaré que la délégation était composée d’infirmières de 40 pays, de représentants d’ANI, d’élèves et d’anciens élèves du Global nursing Leadership Institute et d’un petit groupe de membres du personnel du CII. Ils sont intervenus sur les ressources humaines pour la santé ; le renforcement de la préparation et de la riposte de l’OMS aux urgences sanitaires ; la prévention et la lutte contre les infections ; le problème mondial de la drogue sous l’angle de la santé publique ; l’initiative mondiale Santé pour la paix ; la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles ; et la transplantation d’organes et de tissus humains.

Mme Burton a mentionné le soutien dont a bénéficié le CII de la part du Dr Tedros, le Directeur général de l’OMS, et cité un tweet de ce dernier, indiquant que : « Les infirmières ont montré à maintes reprises qu’elles sont la clé de voûte de la santé dans le monde. Je les salue toutes pour leur indéfectible dévouement et détermination. Merci au CII pour sa solide collaboration avec l’OMS en vue de faire progresser les soins infirmiers. »

Le Dr Silvia Cassiani, la Conseillère régionale de l’OPS pour les soins infirmiers, a félicité le CII pour l’organisation du webinaire et souligné son importance afin de réunir les infirmières de la région. Elle a déclaré que toutes les infirmières doivent tenir les Orientations stratégiques mondiales pour les soins infirmiers et obstétricaux à portée de main et le consulter au quotidien car il contient toutes les recommandations, les conseils et les décisions stratégiques nécessaires pour protéger les personnels infirmiers. Elle a déclaré que la question clé pour les infirmières est l’investissement des pouvoirs publics en vue de faire progresser la profession.

Interventions des ANI d’Amérique latine

Argentine

Ruben Lastra, le Président de la Federación Argentina de Enfermería, a déclaré qu’il importe de prendre conscience de l’incidence de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, qui provoquent un choc dans l’économie mondiale et une hausse de l’inflation. Il a déclaré qu’en Argentine, où l’inflation est la cinquième la plus élevée au monde, cela se répercute grandement sur la profession infirmière et sur le secteur des soins de santé en général. Il a mentionné la pauvreté dans son pays et la réussite de la campagne de vaccination, qui donne aux infirmières de l’espoir en l’avenir.

M. Lastra a déclaré que de nombreuses infirmières doivent cumuler les emplois pour avoir les moyens de vivre et a invité instamment les pays à adopter la Convention sur le personnel infirmier de l’Organisation internationale du Travail (OIT), afin de garantir des conditions de travail et de rémunération décentes pour les infirmières.

Bolivie

Elba Olivera, la Présidente du Colegio de Enfermeras de Bolivia, a déclaré que son pays connaît des problèmes analogues, mais que la Bolivie compte en outre une part de la population vulnérable, car non vaccinée. « Nous avons un taux élevé d’infections à la COVID-19 et le chemin devant nous est encore long. » Elle a déclaré que les salaires inadéquats constituent un vrai problème et que l’absence d’une infirmière en chef rattachée au gouvernement fait qu’il est difficile d’influer sur les politiques au plus haut niveau. Elle a également appelé à l’application de la Convention de l’OIT et déclaré qu’elle souhaiterait que le CII soit plus actif pour faire participer les ANI à la réunion de l’AMS.

Costa Rica

Carmen Loaiza Madriz, la Présidente du Colegio de Enfermeras de Costa Rica, a décrit une situation semblable. Elle a déclaré qu’un problème essentiel du pays réside dans la distinction faite entre les infirmières et les aides-soignantes. De nombreuses organisations recrutent des aides-soignantes plutôt que des infirmières, ce qui signifie que les infirmières sont amenées à accepter des postes précaires et moins bien rémunérés au lieu d’exercer leur véritable emploi d’infirmière, « parce qu’il faut bien vivre ». Elle a déclaré que les infirmières emmagasinent de la frustration et cela peut provoquer des conflits au sein du personnel. Elle a appelé à ce que le Costa Rica ratifie la Convention de l’OIT sur le personnel infirmier.

Équateur

Maria Gerardina Merchan, la Présidente de la Federación Ecuatoriana de Enfermeras/os, a déclaré que son pays fait face à des problèmes similaires et témoigné sa gratitude au CII pour son aide dans les « domaines techniques et de la recherche ». Elle a déclaré que les gouvernements précédents ont affaibli les institutions de soins infirmiers et entravé les efforts de la profession pour jouer un rôle majeur dans la prestation de soins. Elle a ajouté qu’il existe d’énormes disparités de salaires entre les employeurs publics et privés du secteur de la santé et que la sécurité de l’emploi est rare. L’ANI s’emploie à augmenter le nombre de ses membres mais aussi à « renforcer sa participation à l’élaboration des politiques. »

Guatemala

Ingrid Patricia Figueroa Salan, la Présidente de l’Asociación Guatemalteca de Enfermeras Profesionales, a déclaré que de nombreuses infirmières exercent comme assistante ou technicienne. Elle a déclaré que de nombreuses infirmières disposent d’une riche expérience, mais le manque de ressources financières les empêche d’étudier pour obtenir des qualifications et des certifications avancées. « Nous souhaitons que les infirmières aient des certificats professionnels leur permettant d’accéder à n’importe quel poste, car elles ont des offres d’emploi à l’étranger, mais il leur faut ce certificat officiel. » Elle a ajouté que la société ne reconnaît généralement pas le travail des infirmières ou leurs qualifications. Elle a proposé de conclure des accords avec d’autres pays afin que les infirmières puissent participer à des échanges, et ainsi faire part de leur expérience et apprendre des services de santé publique d’autres pays.

Honduras

Ela Dianira Marquez, la Présidente du Colegio de Profesionales de Enfermería de Honduras, a déclaré que la réalité du Honduras est très proche. Les infirmières travaillent dans des conditions précaires, une grande part d’entre elles étant sans emploi. Elle a ajouté que la mise en œuvre d’un programme de modèle de santé a détérioré davantage encore les conditions de travail. Il y a une inégalité salariale car la loi établissant les droits et les responsabilités n’est pas respectée. « Nous avons présenté de nombreuses demandes au Ministère de la santé pour améliorer les conditions et la réglementation relatives aux infirmières, mais la pandémie a aggravé la situation. Elle a mis en évidence la pénurie d’infirmières dans les services de santé publique et révélé le besoin d’infirmières spécialistes. » Elle a déclaré que l’université publique a créé pour la première fois un cursus d’infirmière spécialiste pour exercer dans des unités de soins intensifs et les soins de proximité. Elle a ajouté que la structure des soins infirmiers doit être adaptée afin de pouvoir lutter contre la tuberculose, le sida et d’autres problèmes émergents.

Mexique

Celia Avendaño Rojas, la Présidente du Colegio Nacional de Enfermeras, A.C., a déclaré que ses principales priorités sont les recherches sur les besoins des personnels infirmiers, l’amélioration des conditions de travail des infirmières – certaines ont deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts. Le bien-être des infirmières et celui de la population sont importants, car de nombreuses interventions de santé ont été annulées durant la pandémie. Elle a appelé à une collaboration plus étroite avec le CII afin de poursuivre le programme de leadership du Colegio.

Mexique

Maria Teresa Maldonado, la Présidente de la Federación Mexicana de Colegios de Enfermería, a déclaré que la profession infirmière ne bénéficie pas d’une crédibilité suffisante au Mexique. Elle a ajouté qu’il faut apporter des changements pour combler les lacunes de la législation et améliorer les conditions de travail des infirmières. Elle a demandé au CII d’essayer d’influer sur le Gouvernement mexicain pour qu’il signe la Convention de l’OIT sur le personnel infirmier et ainsi améliorer les conditions de travail des infirmières et obtenir des salaires équivalents à ceux des autres professions ayant la même formation et les mêmes responsabilités. Elle a également appelé à ce que les infirmières gestionnaires aient la même rémunération que les autres gestionnaires de services de santé car les responsabilités sont équivalentes. Elle a déclaré qu’il manque beaucoup d’infirmières au Mexique et que le pays cherche à recruter à l’étranger pour combler les pénuries d’effectifs.

Nicaragua

Maria Auxiliadora Useda Chavez, la Présidente de l’Asociación de Enfermeras Nicaragüenses, a déclaré que les infirmières de son pays sont également confrontées à de nombreux défis. Elle a confié que le principal objectif de l’Association est de renforcer le leadership des associations membres du pays. Elle a ajouté que la voix des infirmières doit être entendue partout et qu’une participation au niveau gouvernemental dans la formation, l’emploi, la pratique et le leadership des infirmières est nécessaire. Elle a déclaré que la collaboration entre la Federación Panamericana de Profesionales de Enfermería (FEPPEN, ou Fédération panaméricaine des professionnels de soins infirmiers), le CII, l’Organisation panaméricaine de la santé et d’autres organisations, est importante pour veiller à ce que les pouvoirs publics investissent de façon adéquate dans les soins infirmiers, et qu’il est important de s’assurer que les ministres qui participent à des réunions internationales de haut niveau ne gardent pas leurs conclusions pour eux : « Nous devons veiller à ce qu’ils appliquent les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. »

Paraguay

Mirna Gallardo, la Présidente de l’Asociación Paraguaya de Enfermeras, a déclaré que les infirmières paraguayennes ont obtenu une loi qui, à long terme, permettra de mieux reconnaître le travail des infirmières. Elle a ajouté que cette loi aidera également les infirmières à éviter de devoir cumuler deux ou trois emplois, avec les conséquences terribles sur leur qualité de vie. Elle a ajouté que la priorité à venir est que les infirmières participent aux instances de prise de décision afin d’influer sur les soins de santé. Elle a ajouté que le soutien du CII est nécessaire pour atteindre cet objectif.

Pérou

Josefa Vásquez Cevallos, la Doyenne du Colegio de enfermeros del Perú, a déclaré que le Pérou, comme de nombreux autres pays d’Amérique latine, connaît une crise du personnel infirmier, de nombreuses infirmières ayant été licenciées. Elle a déclaré que le Colegio a été reçu par le gouvernement mais que les promesses n’ont pas été tenues. Elle a demandé l’aide du CII afin de contacter le Président et le Ministre de la santé du pays et réclamer de travailler sur de nouvelles politiques de rémunération. Elle a déclaré que les infirmières souhaitent un salaire juste pour le travail qu’elles accomplissent et que les infirmières assumant des postes de direction, dont beaucoup sont titulaire d’un doctorat, soient rémunérées adéquatement aux vues de leurs responsabilités.

Uruguay

Silvia Calveira, la Présidente du Colegio de Enfermeras del Uruguay, a déclaré que les soins infirmiers devraient gagner en visibilité et que la voix des infirmières devrait être entendue partout où des décisions sont prises sur la politique de santé. Elle a appelé à davantage s’ouvrir aux autres : le pays compte 25 000 infirmières mais 73 000 aides-soignantes exerçant un travail technique ne sont pas reconnues à leur juste mesure. « Nous sommes des parties prenantes essentielles et la pandémie a montré à quel point il est important que nous soyons là pour travailler ensemble à l’élaboration des stratégies et des programmes nationaux de santé. Nous devons bénéficier d’une bonne représentation et participer aux organisations au moment où les budgets sont établis. » Elle a déclaré que, comme dans d’autres pays d’Amérique latine, de nombreuses infirmières cumulent les emplois parce que les salaires sont insuffisants. Elle a exprimé sa fierté de la réussite du programme de vaccination contre la COVID-19 en Uruguay, permettant à 90 % de la population de recevoir deux doses et à 70 % les trois doses.

Federación Panamericana de Profesionales de Enfermería (FEPPEN)

Maria Concepción Chavez, la Présidente de la FEPPEN, a déclaré que les questions soulevées illustrent la nécessité de créer un groupe de travail entre le CII et la FEPPEN, pour examiner un certain nombre d’aspects relatifs aux personnels infirmiers, en particulier la formation des infirmières et leurs conditions de travail.

Colombie

Gilma Rico González, la Présidente de l’Asociación Nacional de Enfermeras de Colombia, a déclaré que les principaux sujets de préoccupation des infirmières sont leurs conditions de travail, la formation et le leadership. Elle s’est émue de la difficulté de faire prendre conscience aux employeurs que les infirmières sont la clé de voûte de tous les soins de santé. « Nous devons améliorer les conditions de travail des infirmières. Nous avons besoin que des mesures soient prises rapidement car les infirmières quittent notre pays et nous en souffrons. Nous devons nous efforcer de fidéliser les infirmières et de renforcer les soins infirmiers en Colombie comme dans le monde. »

Cuba

Idalmis Infante Ochoa, la Présidente de la Sociedad Cubana de Enfermería, a expliqué que depuis que la pandémie s’est déclarée, les infirmières cubaines œuvrent au renforcement des soins primaires. Elle a déclaré que l’usage avisé des données a permis aux infirmières de prendre en compte les maladies chroniques et les groupes vulnérables, notamment les personnes âgées, les adolescents et les femmes enceintes. Elle a indiqué que les infirmières qualifiées ont des emplois garantis et qu’un nouveau programme de Master en soins aux personnes âgées a récemment été mis au point. Elle a ajouté que les infirmières cubaines souhaitent collaborer avec d’autres pays d’Amérique latine afin de renforcer le soutien au niveau international.

Réunion-débat présidée par Howard Catton

Le Dr José Luis Cobos Serrano, membre du Conseil d’administration du CII et du Consejo General de Enfermería de España (Association espagnole des soins infirmiers), a fait état des similitudes concernant les problèmes rencontrés par les différents pays de la région. Il a déclaré qu’il est important de travailler avec le CII et que les pays soient proactifs, mais également que les ANI mettent à disposition de leurs collègues toutes les informations possibles. « En tant que membre du Conseil d’administration du CII, je vais veiller à ce que tout le monde s’engage à communiquer et à travailler avec les ANI et œuvre pour les soins infirmiers dans le monde entier. »

Le Dr Pamela Cipriano, la Présidente du CII, a reconnu à quel point il est important que les infirmières influent sur les présidents et les ministres de gouvernement. Elle a déclaré que les ANI devraient se pencher sur leurs stratégies médias et la meilleure façon de « livrer nos témoignages ». « Comment pouvons-nous amener d’autres personnes vers nous, mettre au point des campagnes pour parler aux ministres afin que les questions évoquées aujourd’hui parviennent jusqu’à eux ? » Ils devront écouter. Les effectifs ont terriblement souffert, et s’ils souhaitent du personnel, ils devront être attentifs. D’autres organisations issues d’autres professions se joindront probablement au débat – il y a tant d’autres disciplines qui ont également été touchées. Il est clair que nous avons véritablement besoin de coopérer sur ces questions qui nous concernent tous. »

Nora Eloisa Barahona De Peñate, membre du Conseil d’administration du CII et de l’Asociación Nacional de Enfermeras de El Salvador, a souligné l’importance d’identifier les principales parties prenantes susceptibles de faire partie des collaborateurs. « Nous ne pouvons pas agir seuls. Nous devons œuvrer avec les autres et parler d’une seule voix. Nous pouvons voir dans quelle mesure les alliances nous aideront à améliorer nos résultats pour satisfaire aux besoins exprimés aujourd’hui. » Le Dr Silvia Cassiani, la Conseillère régionale de l’OPS pour les soins infirmiers, a résumé les défis auxquels sont confrontées les infirmières de la région, notamment la nécessité de disposer d’un plan stratégique, de renforcer le dialogue politique, d’augmenter le nombre d’étudiants, de réduire le nombre d’infirmières souhaitant quitter leur pays pour exercer ailleurs, l’importance d’une rémunération adéquate pour éviter que les infirmières ne soient obligées de cumuler les emplois, la nécessité du perfectionnement professionnel et de développer le leadership, en particulier pour ce qui est du leadership porteur de transformation. Le Dr Cassiani a déclaré que beaucoup d’exemples positifs et importants ont été donnés durant le webinaire, ce qui illustre les progrès des soins infirmiers dans la région de l’Amérique latine. Elle a félicité la Colombie et son Ministère de la santé pour l’élaboration d’une politique nationale des soins infirmiers et d’un plan stratégique décennal, et encouragé les autres ANI à s’inspirer de l’expérience de la Colombie pour élaborer leurs propres politiques. Elle a déclaré que le succès du Honduras et de Cuba dans l’augmentation du nombre d’étudiants en soins infirmiers sont de bons exemples à suivre par les autres. Elle a convenu qu’il est nécessaire de mettre en place un groupe de travail pour traiter les problématiques communes abordées lors du webinaire et déclaré que l’OPS l’intégrerait volontiers.

Observations finales

Pamela Cipriano, la Présidente du CII, a remercié tous les participants et déclaré que la réunion a permis d’identifier d’importants problèmes communs devant être traités, notamment la pénurie de personnel, les salaires et la pression subi par les infirmières, dont la menace du chômage, le fait de devoir cumuler plusieurs emplois et l’absence de conditions de travail sûres.

« Nous vous avons entendu haut et fort évoquer le besoin constant de développer le leadership et nos capacités à nous réunir pour vous soutenir dans vos efforts en vue de peser sur les lois, les règlements et les politiques de vos pays. Cela renforce notre capacité à nous rassembler avec la volonté d’aider l’ensemble de nos ANI et de nos régions pour résoudre les problèmes qui leur sont propres, mais nous sommes aussi conscients que nous partageons nombre de ces problèmes dans toutes nos régions. Je tiens à remercier chacune et chacun d’entre vous de votre honnêteté, de votre clarté et de votre engagement à œuvrer de concert pour renforcer l’incidence du CII – notre capacité à susciter le changement dans tous ces domaines, c’est de ça dont il s’agit. »

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