Journée mondiale de la santé mentale : le Conseil International des Infirmières réitère son appel à protéger la santé mentale des infirmières aux prises avec la pandémie

8 Octobre 2021
Mental Health care for all

 

  • Les infirmières sont exposées aux traumatismes, à la violence et à la crainte de l’infection
  • Les services de santé mentale sont menacés par la pénurie de personnels infirmiers en psychiatrie et en santé mentale

En prévision de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, qui vise à faire des soins de santé mentale pour tous une réalité, le Conseil International des Infirmières (CII) demande instamment que les infirmières ne soient pas laissées à l’écart.

« Les infirmières souffrent », a déclaré Howard Catton, le Directeur général du CII. « La Journée mondiale de la santé mentale rappelle brutalement le traumatisme de masse des infirmières du fait de la pandémie de COVID-19. Si nous tenons vraiment à faire des soins de santé mentale pour tous une réalité, nous devons nous pencher sur la situation catastrophique vécue par nos infirmières. Outre l’épuisement, l’affliction et la peur auxquels sont confrontées les infirmières prenant en charge les patients, elles continuent d’être victimes d’agressions violentes. Qu’il s’agisse d’odieuses agressions physiques, comme le jet de chlore, la prise d’otage ou d’autres formes d’agressions physiques répugnantes, ou de formes plus subtiles comme être frappées d’ostracisme social en matière de garde d’enfants ou de location, la santé mentale de nos infirmières est minée et affaiblie.

« Ne détournons pas le regard du lien évident existant entre les informations fausses sur les vaccins et la pression sur la santé mentale de nos infirmières. Nous devons renouveler les messages de santé publique sur la nécessité de vacciner et ne pas nous laisser abuser par des opinions irresponsables et extrêmes, qui minent nos systèmes de santé et celles et ceux qui la dispensent. »

En septembre 2021 au Québec (Canada), une infirmière a été frappée au visage par un homme qui l’accusait de vacciner sa femme sans sa permission. Il y a quelques jours à peine, au Guatemala, des infirmières qui s’attelaient à vacciner contre la COVID-19 les personnes qui le souhaitaient ont été attaquées et retenues en otage par des villageois. Hélas, ces agressions violentes d’infirmières et d’autres agents de santé ne sont pas nouvelles. En mars 2021, une carte interactive montrant les faits de violence à l’égard des agents de santé en lien avec les conflits, a montré que 412 des 1 172 incidents avaient un rapport direct avec la pandémie de COVID-19 et les mesures de riposte. Cliquez ici pour de plus amples informations.

Pour aggraver la situation, les infirmières non vaccinées d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’autres régions continuent de vivre dans la crainte pour leur santé et leur vie, faute d’équité en matière de vaccins. En Afrique, seul un agent de santé sur dix est pleinement vacciné.

« Lorsque les infirmières viennent travailler au quotidien avec la crainte de la violence ou d’être infectées, cela se répercute sérieusement sur leur santé mentale », a ajouté M. Catton. « Les infirmières à travers le monde nous parlent du problème du sous-financement, qui ne date pas d’hier et qui grève l’accès aux services de santé mentale, un problème exacerbé par la pandémie. Gardons à l’esprit que l’OMS signale qu’en moyenne, près de la moitié des personnels de santé mentale sont des infirmières, et même davantage dans certaines régions. Si nous souhaitons améliorer l’accès aux services de santé mentale, nous devons prendre soin des soignants, car les infirmières et les services qu’elles dispensent sont indissociables. »

L’Organisation mondiale de la Santé publie aujourd’hui l’Atlas 2020 de la santé mentale, qui donne une vue d’ensemble des ressources disponibles en matière de santé mentale dans le monde. Le rapport montre qu’à l’échelon mondial, les infirmières représentent 44 % des personnels de santé mentale, et dans certaines régions, à l’instar du Pacifique occidental, elles représentent jusqu’à 68 % des personnels.

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