Journée internationale des infirmières: Étude de cas de la semaine

JII
6 Octobre 2020
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La Journée mondiale de la santé mentale : Infirmières scolaires, Australie-Occidentale

Collaboratrice: Anita Moyes, Child and Adolescent Health Service, Community Health, Western Australia

MH Day

Le 10 octobre, nous célébrerons la Journée mondiale de la santé mentale. C’est à l’adolescence que la manifestation des maladies mentales atteint un pic ; or, l’émergence de la maladie mentale est souvent diffuse, difficile à définir et peut rester sous le seuil de diagnostic d’un trouble particulier. Une santé mentale et psychosociale en berne à l’adolescence nuit au bien-être immédiat de la personne et peut se répercuter sur l’implication et l’assiduité scolaires, avec des conséquences à terme sur le niveau d’instruction, l’emploi futur et plus largement sur la qualité de vie physique et psychosociale.

Les adolescents en Australie-Occidentale sont en général physiquement en bonne santé. C’est au niveau psychosocial que résident les principaux problèmes de santé de ce groupe, notamment la violence familiale, les brimades et de haut degrés de stress. Si le stress psychosocial est élevé, il peut accélérer l’apparition de troubles mentaux.

Le Service de santé pour enfants et adolescents, qui fait partie de la Community Health Western Australia (Santé communautaire d’Australie-Occidentale), dispense des soins infirmiers aux enfants et aux jeunes âgés de quatre à 18 ans. Dans les établissements publics d’enseignement secondaire, le service fournit aux jeunes, à leurs familles et à l’établissement une expertise spécialisée en matière de santé des adolescents. L’accent est mis sur la prévention et l’intervention précoce en cas de problèmes de développement et de santé.

Les infirmières scolaires sont employées par le Ministère de la santé et mises à disposition des plus de 180 000 jeunes (de la cinquième à la terminale) fréquentant les établissements publics d’enseignement secondaire. Les infirmières évaluent, orientent et interviennent brièvement auprès des enfants scolarisés qui viennent par eux-mêmes ou qui sont envoyés par le personnel de l’école ou les soignants en vue d’une évaluation.

Les préoccupations essentielles des infirmières scolaires concernent les problèmes de santé mentale, la santé sexuelle, les problèmes familiaux ou scolaires, les difficultés rencontrées avec les enfants de leur âge, l’usage de drogues et d’alcool, l’alimentation et l’activité physique. Une intervention précoce sur ces problèmes avant qu’ils ne s’ancrent comporte des bienfaits immédiats et à long terme pour les trajectoires personnelles, mais également pour la société.

Les jeunes peuvent s’adresser directement à l’infirmerie scolaire : ce service est non sélectif et ouvert à tout le monde. Aussi, les infirmières scolaires sont fréquemment sollicitées par des jeunes ayant des problèmes psychologiques.

Les infirmières scolaires assurent un soutien clinique direct aux jeunes – en veillant à intervenir de façon précoce et en temps voulu en cas de problèmes de santé physique ou mentale – et facilitent l’accès au système de santé plus large, le cas échéant. Les infirmières scolaires sont bien placées pour soutenir les jeunes en situation sociale difficile ou voyant émerger des problèmes psychologiques. Si les effets néfaste sur la santé mentale ne sont pas tous une manifestation de maladie mentale requérant un traitement, une intervention précoce auprès des jeunes souffrant de problèmes psychologiques favorisera un meilleur état de santé général et une meilleure qualité de vie.

Les infirmières scolaires sont sous-utilisées dans le modèle social de la santé et bien placées pour intervenir en cas de problèmes de santé mentale précoces et émergents chez les jeunes.

Exemple de cas

IND 2

Une élève de terminale (17 ans) est venue voir l’infirmière scolaire après s’être automutilée peu de temps auparavant. Elle a confié qu’elle vivait avec son père et son grand frère et n’avait aucun contact avec sa mère. Son père les avait récemment laissés seuls à la maison, elle et son frère, car il était parti travailler dans un autre État, sans laisser d’argent pour la nourriture et les produits de première nécessité. Son frère a sombré dans la toxicomanie. Elle voulait terminer sa scolarité, mais ne voyait pas comment, compte tenu de sa situation.

L’infirmière scolaire a aidé l’élève de plusieurs façons, notamment en :

  • Lui permettant d’accéder à une allocation versée par l’État.
  • Lui permettant d’accéder à un service local de santé mentale pour les jeunes afin de faire une évaluation plus approfondie. Le service a déclaré qu’il n’y avait aucun indicateur de maladie mentale nécessitant un traitement.
  • Réaménageant les cours pour gérer la crise immédiate.
  • Élaborant des stratégies de survie supplémentaires pour gérer le surplus de stress.
  • Développant des compétences essentielles pour la faire gagner en indépendance.
  • Créant un plan de secours au cas où le comportement de son frère lui ferait peur.
  • Assurant un suivi et un soutien continu à l’école. Ces interventions ont permis à l’élève de cesser de s’automutiler et son bien-être général s’est amélioré.

Elle a ainsi pu terminer sa scolarité et s’inscrire à l’université pour poursuivre ses études.