Journée internationale des infirmières: Étude de cas de la semaine

JII
1 Septembre 2020
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Projet Mame (Projet allaitement) : l’histoire de Zilda

Contribution: Zilda Santos, infirmière technicienne, militante et fondatrice du projet Mame

« Seule une mère travaillant dans une USI sait ce que signifie passer un an dans une USI néonatals. J’ai commencé ma carrière comme infirmière technicienne en soins primaires. Je m’occupais de groupes de femmes enceintes. Elles accouchaient les unes après les autres, leurs seins se gonflaient de lait. Je tirais le lait et le jetais. En parallèle, je travaillais aussi dans une unité hospitalière en USI néonatals. Je me suis rendu compte que je jetais le lait dont avaient tant besoin les bébés qui se mouraient en USI. Parfois, ils mouraient faute de lait. Alors j’ai commencé à le collecter. Après avoir rempli cinq récipients, j’ai appelé une organisation locale, de Rio de Janeiro, ‘Bombeiro Amigo’. Mais ils ne pouvaient pas venir le chercher dans les favelas, il y avait beaucoup de violence, ils ne sont pas venus. Après avoir téléphoné trois jours durant, découragée, j’ai fini par parler à une femme, une assistante. Elle a répondu qu’elle récupèrerait le lait si je l’amenais jusqu’à la rue goudronnée. Je l’amenais une fois par semaine, c’était notre rythme. Elle venait jusqu’à la rue principale, Vincente Carvalho, et moi je descendais avec le lait. C’est ce que nous avons fait pendant deux ans. »

Leonardo Graever, médecin et conseiller en soins de santé primaires

J’ai été surpris par l’étendue des connaissances de Zilda en matière d’allaitement, c’est une infirmière technicienne. Quand je suis devenu responsable, je me suis dit : ‘Je devrais demander à Zilda de former le personnel de mes services sur cette question.’ Nous savions que cela en valait la peine, que son travail donnait des résultats. »

Ania Maria Brasil, infirmière professionnelle et docteur en sciences de la santé

« Au cours de ses trois années d’activité, le projet a permis : L’accréditation de six unités de base aménagées pour l’allaitement et la mise en place de 14 unités pour recueillir le lait maternel, et la formation de plus de 1 000 professionnels de santé. Ce travail motive vraiment les gens à continuer. »

Natalia Bicharra, infirmière et militante

« Nous n’avions pas de ressources. Je ne faisais que travailler dans le service de santé. Plus tard, nous avons obtenu des fonds pour maintenir le projet, Et puis nous les avons perdus une fois encore. Mais on y croit tellement fort qu’on ne peut pas s’arrêter. J’ai commencé à faire du bénévolat pour le projet. Alors chaque fois que nous avions des problèmes pour collecter le lait, Je le récupérais en allant en bus, en bus express ou à moto. J’y allais, je récupérais le lait et je l’apportais à la maternité. Tout l’argent du monde ne vaut pas ce que nous recevons en retour. Des bébés que nous avons vu naître et qui pesaient 500 grammes, ont cinq ans aujourd’hui. Cela n’a pas de prix. »

Gabrielle Viveiros, mère d’Isis (une fillette de 6 ans)

« Isis était ma quatrième grossesse. J’ai perdu trois bébés prématurés, nous n’avons pas réussi à arriver à temps à l’USI. J’avais perdu tout espoir d’avoir un bébé, de devenir mère. J’étais totalement désespérée. J’allais encore perdre un bébé. Comment pourrais-je allaiter un enfant qui ne peut pas téter ? À ma 25ème semaine, j’avais du lait, mais je n’en produisais pas assez. Que pouvais-je faire ? Je suis maman aujourd’hui grâce à ce projet. »

Tania Maria est coauteur avec Zilda de l’ouvrage Projet Mame (Projet allaitement) qui consolide l’initiative

« Zilda est une véritable source d’inspiration. Non seulement en tant qu’infirmière technicienne auprès de médecins et d’universitaires, mais en tant que personne. Elle est stimulante en tant que professionnelle, en tant qu’experte. Elle est extrêmement compétente car tout ce qu’elle fait, elle le fait avec amour. C’est un vrai moteur pour moi. » Leonardo Graever « Je ne peux plus voir un bocal en verre avec un bouchon en plastique sans me dire Qu’une mère pourrait s’en servir pour conserver le lait dans son frigo, Ou le congeler pour nourrir son bébé. »

Natalia Bicharra

« Le travail de Zilda m’a fait plus voir les personnes. Quand je songe à mon travail aujourd’hui, je réalise combien il est gratifiant de consacrer son temps aux autres. »

Zilda

« Je suis extrêmement reconnaissante que les soins infirmiers m’aient permis de faire ce que je voulais, Prendre soin des gens. Mais cela va bien au-delà. Je vois que j’apporte ma contribution à la société. »

Zilda Santos s’occupe actuellement d’enfants et d’adolescents au sein du service santé de Rio de Janeiro. Des dizaines de bénévoles à travers la ville poursuivent le travail qu’elle a commencé.