Des visioconférences mettent en lumière le rôle de premier plan des femmes et des infirmières, et la nécessité de procéder à davantage de tests durant la pandémie de COVID-19

COVID-19
26 Juin 2020
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Annette Kennedy, la Présidente du Conseil International des Infirmières (CII), aux côtés d’autres dirigeantes politiques, a appelé à faire plus de tests de dépistage de la COVID-19 et à les rendre plus accessibles.

Elles se sont exprimées lors d’un webinaire le 22 juin, intitulé Test to Exit COVID-19 – Engaging women political leaders as champions for testing (Des tests pour sortir de la COVID-19 – mobiliser les dirigeantes politiques pour qu’elles s’en fassent les fers de lance), et organisé par le G20 Health and Development Partnership, Women Political Leaders (WPL) et la Fondation pour des outils diagnostiques nouveaux et novateurs (FIND). Réunissant plus de 200 ministres et professionnels de santé de plus de 20 pays, le webinaire a mis en lumière des dirigeantes de poids, dont :

  • Annette Kennedy, Présidente du CII • Aminata Touré, ancienne Première Ministre sénégalaise
  • Gro Harlem Brundtland, ancienne Première Ministre norvégienne et ancienne Directrice générale de l’OMS
  • S.E. Amira Elfadil Mohammed Elfadil, Commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine
  • Dr Catharina Boehme, Directrice générale de la Fondation FIND
  • Silvana Koch-Mehrin, Présidente et fondatrice de WPL
  • Hatice Küçük, Directrice générale de The G20 Health and Development Partnership

Mme Kennedy a souligné la nécessité de garantir aux agents de santé l’accès aux tests, déclarant : « Si vous ne protégez pas celles et ceux qui dispensent les soins, vous n’aurez pas de service de santé. Je suis lasse d’entendre parler de l’économie, vous n’aurez pas d’économie si vous n’avez pas de personnes en bonne santé. »

La Présidente du CII a également participé à la visioconférence organisée le 23 juin à l’occasion de la Journée des Nations Unies pour la fonction publique, en l’honneur du travail des fonctionnaires durant la pandémie de COVID-19. La table ronde a réuni des représentants de l’OMS et des villes / pays ayant particulièrement été touchés par la pandémie et s’est concentrée sur les mesures de gouvernance relatives à la crise et sur le rôle des fonctionnaires de première ligne.

Mme Kennedy a déclaré au groupe de haut niveau que le grave problème d’équipement de protection individuelle (EPI) inadéquat subsiste pour les infirmières de nombreux pays ; parfois il n’y en a pas, ou il n’est pas adapté, ce qui le rend inutile. Les tests manquent également. Elle a attiré l’attention sur la nécessité de suivre systématiquement les taux d’infection et les décès parmi les agents de santé et de les signaler à l’OMS, afin de prendre des mesures préventives. Enfin, elle a souligné le grave problème de la violence à l’égard des infirmières, citant les cas de maltraitance, notamment les crachats, le chlore jeté sur les infirmières et, récemment au Mexique, des cas d’enlèvement et d’extorsion.

Parmi les participants de la visioconférence, citons :

  • M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU (déclaration vidéo)
  • M. Tijjani Muhammad-Bande, Président de l’Assemblée générale de l’ONU
  • S.E. Mme Sahle-Work Zewde, Présidente éthiopienne
  • Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé
  • M. Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires économiques et sociales
  • S.E. M. Chin Young, Ministre de l’intérieur et de la sécurité de la République de Corée
  • Dr In-Jae Lee, Ministre adjoint de l’intérieur et de la sécurité de la République de Corée
  • S.E. Mme K. K. Shailaja Teacher, Ministre de la santé de l’État du Kerala (Inde)
  • Mme Annette Kennedy, Présidente du CII
  • M. Jim Campbell, Directeur du Département Personnels de santé de l’OMS
  • Mme Rosa Pavenelli, Secrétaire générale de l’Internationale des services publics

Le 23 juin, le CII et Sigma Theta Tau International Honor Society of Nursing (Sigma) ont organisé une visioconférence, modérée par le CII et intitulée « Les soins infirmiers : ouvrir la voie à l’autonomisation des femmes ». Ce webinaire a permis de réfléchir sur la façon dont les femmes peuvent s’émanciper économiquement grâce à leur formation et leur carrière d’infirmière et devenir des leaders en matière de justice sociale et d’équité. Les membres du Conseil d’administration du CII, Lisa Little et Pamela Cipriano, ont présenté des exposés et relaté les histoires de deux infirmières, l’une en Gambie et l’autre en Argentine, qui se sont émancipées grâce à leur profession.

Mme Little a évoqué la façon dont le CII s’attache à faire progresser la profession, révélant que l’Année Internationale du personnel infirmier et des sages-femmes et la riposte à la COVID-19 mettent toutes deux en relief la contribution possible des soins infirmiers à l’autonomisation des femmes. En particulier, la riposte à la COVID-19 durant cette année si particulière, met en exergue le rôle essentiel des soins infirmiers dans toute intervention de santé publique, comme la nécessité pour les infirmières de disposer d’un appui et d’EPI appropriés. La stratégie médiatique globale du CII concernant l’Année Internationale du personnel infirmier et des sages-femmes et la COVID-19, ont montré la capacité des médias à mettre en évidence le rôle essentiel des soins infirmiers et des femmes auprès du public et des pouvoirs publics.

Évoquant l’autonomisation sociale, politique et économique obtenue grâce aux soins infirmiers, le Dr Cipriano a déclaré que l’autonomisation politique des infirmières est la plus importante, « nous devons veiller à nous impliquer activement dans notre travail pour avoir vraiment une influence au plus haut niveau dans nos pays. » Elle a souligné la nécessité d’agir à titre individuel et collectif pour modifier les rapports et garantir l’égalité et l’équité entre les sexes, mentionnant également les problèmes de racisme faisant la une de l’actualité aux États-Unis et dans le monde, « les infirmières sont liées par leurs codes de déontologie et c’est l’une des bases de l’autonomisation sociale. » Enfin, elle a insisté sur l’importance de faire entendre la voix des infirmières et de renforcer leur influence, « nous devons former les infirmières à s’exprimer, à peser dans nos pays à tous les niveaux. »

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